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Pompei e la catastrofe culturale italiana
14 Novembre 2010
Beni culturali
Il crollo della Casa dei Gladiatori come simbolo di un paese allo sbando. Su The Times e Le Monde, 13 novembre 2010 (m.p.g.)

Un édifice effondré à Pompéi, symbole d'un pays en état de catastrophe culturelle

Philippe Ridet – Le Monde

La Maison des gladiateurs et ses fresques qui s'effondrent entièrement, dimanche 7 novembre, à Pompéi, faute d'un entretien constant. Le tapis rouge du Festival du cinéma de Rome envahi par des centaines de mani-festants protestant, le jour de l'inauguration, contre les coupes dans la culture. Le Musée d'art moderne de Naples qui ne par-vient plus à payer ses factures d'électricité et menace de réduire ses heures d'ouverture. L'Opera qui a chi revoir à la baisse les contrats des techniciens. Tous ces événements disent «l'état de catastrophe culturelle » qui menace aujourd'hui l'Italie. La politique de rigueur budgétaire décrétée par le gouvernement (29 milliards d'euros d'économies en 2011 et 2012) se traduira par une reduction de 58 millions d'euros pour le secteur de la valorisation des biens culturels, et de plus de 100 millions pour le Fonds unique pour le spectacle (FUS). C'est également rude pour les collectivités locales: elles ne pourront dépenser plus que 20% des sommes allouées par l'Etat par le passé pour l'organisation d'événements culturels. «Ces restrictions sont un vrai désastre, se désole Umberto Croppi, adjoint à la culture de la capitale romaine. Une exposition comete celle du Caravage à Rome cette année ne sera plus possible. Or, elle a attire 500 00o visiteurs, rapporté 30 millions d'euros, dont 15 millions à l'Etat. » Cela ne fait pas fléchir le gouvernement : «La culture ne se mange pas», répond Giulio Tremonti, ministre de l'économie d'un pays qui compte le plus grand nombre (45) de sites classes au patrimoine de l'Unesco. Coeur d'activité de l'Italie Pour protester contre les coupes budgétaires, de nombreux musées, bibliothèques et sites archéologiques étaient fermés vendredi 12 novembre, d'autres étaient ouverts gratuitement. Le 22 novembre, les acteurs, réalisateurs, scénaristes et techniciens de cinéma sont également appelés par les syndicats à une grève générale. «Quand une entreprise est en difficulté, elle se concentre sur le coeur de son activite, or le coeur de l'activité de l'Italie, c'est la culture », explique l'adjoint à la mairie de Genes, Andrea Ranieri. « La culture n'est pas la cerise sur le gateau, c'est le gateau », renchérit le president de l'association des communes italiennes. Le gateau est mal en point. Au-delà de la polémique, c'est toute la gestion du patrimoine culturel italien qui est en cause. Sa sauvegarde et l'économie qui en découle. «Ce n'est pas seulement une maison qui s'effondre à Pompei, s'inquiète Maria Pia Guermandi, membre de la direction de l'association Italia Nostra, mais la crédibilité du pays. Nous ne sommes plus en mesure de gérer tout cela. » «Faute d'argent » L'art et la culture, qui devraient étre une des principales ressources de l'Italie, font l'objet de peu d'investissements, alors que le tourisme représente 12 % du PIB. De 7 milliards d'euros en 2008, année de l'élection de Silvio Berlusconi, le budget de la culture est tombe à 5milliards en 2010, soit 0,21% du budget de la nation. Musées de province presque vides, aires archéologiques ne recevant que quelques visiteurs par jour: l'Italie souffre de trop de richesses, et de trop peu d'argent pour les entretenir et attirer du public. «La valorisation de l'exceptionnel patrimoine apparait loin d'être optimale», conclut un rapport de la Fondation Ambrosetti, presente le 12 novembre dans le cadre de la manifestation Florens 2010, con sacrée à la valorisation du patrimoine. De son ceoté Sandro Bondi, le ministre de la culture, se débat entre l'intraitable ministre de l'économie et des milieux culturels aux abois. Pour manifester son opposition aux reductions budgétaires, il a bouclé un conseil des ministres. Mais il defend l'esprit de la réforme en dénoncant «la culture de l'assistance» qui a prévalu jusqu'alors. Son projet? Multiplier les fondations publiques et privées pour entretenir les Brands sites et les musées sur le modèle du Musée égyptien de Trin. Mais l'écroulement de la Maisons des gladiateurs pourrait porter un coup fatal au ministre de la culture. Après avoir maladroitement declare que le site s'était effondré «faute d'argent» pour l'entretenir, il a accuse les infiltrations d'eau d'être la cause de ce désastre, ce qui est en partie exact. «le me demettrais si j'étais responsable a. a-t-il répété, mercredi io novembre, au Parlement. L'opposition devrait déposer une motion de censure à l'encontre de celui qui a désormais gagné le sur-nom de « ministre des maux culturels ».

The glory that was Rome crumbles as Berlusconi tries to make past profitable.

Philip Willan – The Times

The Italians of the past created the richest cultural heritage in the world — so diverse and fragile, in fact, that the Italians of today are at their wits' end trying to preserve it. The collapse of the House of the Gladiators in Pompeii a week ago was viewed by many as a metaphor for Silvio Berlusconi's Italy: reality's revenge on a party-loving Prime Minister who lives in the here and now with scant regard for either the distant past or the future. Mr Berlusconi and his Culture Minister, Sandro Bondi, believe that Italy's art treasures should pay for themselves. With appropriate promotion and publicity, ticket-paying tourists will flock through the turnstiles, sponsors will finance restoration projects and ancient monuments will be brought back to life as a backdrop to modern cultural activities such as concerts or fashion shows, they argue. To put this philosophy into practice Mr Bondi last year appointed Mario Resca, the former head of McDonald's Italy, to manage the country's 450 museums and archaeological sites on a more profitable basis. Other "supermanagers" are to be brought on board to supplement the scant business sense of the ministry's professional archaeologists and art historians and to spearhead the valorizzazione, or monetisation, of the nation's cultural heritage. Art world professionals have found themselves sidelined by managers from the Civil Protection Department, brought in to tackle emergencies such as Pompeii and licensed to work around the bureaucratic red tape that usually slows construction and restoration. The policy has backfired, however, with most of Italy's major cultural attractions closed yesterday because of a one-day strike over the budget cuts. Critics said that the Government's approach was short-sighted. "The collapse [of the House of Gladiators] has inflicted a terrible wound on Italy's reputation in the field of restoration," said Maria Pia Guermandi, a councillor for the heritage organisation Italia Nostra. "It wasn't just a house that came down but an entire patrimony of credibility." Ms Guermandi said that the emergency commissioners who had overseen restoration work since they were given responsibility for the site two years ago had acted with little sensitivity, operating with excavators and Bobcats on a site "where you should only intervene with a soft brush". The policy of augmenting the number of visitors to the country's best-known sites was also misguided, she said. At the Colosseum, where slabs of plaster plunged to the ground seven months ago, visitors have been given access to a greater area of the monument and there have even been nighttime visits. Mr Resca is also eager that the Uffizi Gallery in Florence, visited by 1.6 million people last year, should do more to challenge the supremacy of the Louvre, which had 8.5 million visitors. "People are looking for short-cuts," Ms Guermandi said. "The Uffizi is one-twentieth the size of the Louvre. It is dirty, smelly and when it rains water runs down the wall in one of the rooms." Mr Bondi, a Berlusconi loyalist who has been criticised for his willingness to accept swingeing cuts to the Culture Ministry's budget, due to go down from 1.4 billion to 1.2 billion next year, has so far resisted calls for his resignation over the Pompeii collapse. He insists that the incident was unforeseeable. However, critics say that the collapse could have been prevented because it was heralded by a series of lesser stability problems in neighbouring buildings, but that the Government had diverted funds from conservation to promotion. The weekly magazine L'Espresso published details yesterday of what it said were non-essential expenditures authorised by the emergency commissioner. They included 51,000 for a visit by the Prime Minister that did not take place. Pietro Guzzo, who was superintendent of Pompeii from 1995 until 2009, said: "It probably wouldn't cost as much as people think to get the site in order. There are the universities and the archaeology schools, such as the British School at Rome, who do great work. With a grand collaborative plan it can be done. It's just a question of method." Archaeologists said that the House of the Gladiators was one of a myriad treasures at risk from under-funding and neglect. They argued that it was time to return to ordinary administration of the country's threatened sites, restoring control to the ministry's professionals. Lists of the monuments at risk included Nero's Golden House in Rome, the dome of Florence's Cathedral, Bologna's twin towers and a host of little-known archaeological sites in southern Italy.

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