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Italie: La grogne s'intensifie contre le projet "Moïse", censé sauver des eaux Venise et sa lagune
13 Dicembre 2005
MoSE
Dalla Francia: “Il malumore s’intensifica contro il MoSE, supposto salvare dalle acque Venezia e la sua Laguna”. Un servizio da: Nouvelles d'Europe N° 25, Paris, mardi 13 décembre 2005; Source Actu-Archi (in francese)

Italie : La grogne s'intensifie contre le projet "Moïse", censé sauver des eaux Venise et sa lagune

VENISE ENVOYÉ SPÉCIAL - JEAN-JACQUES BOZONNET

Une île a surgi à l'entrée nord de la lagune. Des pelleteuses entassent inlassablement les milliers de tonnes de roches que de vieux cargos fatigués apportent en noria depuis la côte croate. Ce gros tas de cailloux servira bientôt de point d'ancrage à l'immense digue mobile censée protéger Venise des trop fortes marées. Des travaux de terrassement pareillement spectaculaires sont en cours aux deux autres "bouches" de la lagune pour ménager des refuges aux pétroliers et aux navires de croisière lorsque "Moïse" bloquera les eaux de l'Adriatique.

"Moïse", ce projet pharaonique qui fait appel à une technologie encore inédite, est contesté par les écologistes. Mais les Vénitiens craignent surtout qu'il assèche tous les crédits que la cité des Doges consacre à sa sauvegarde quotidienne. "J'ignore si "Moïse est dangereux, mais je sais qu'il est coûteux et inutile", tonne le maire de Venise, Massimo Cacciari. Sous son impulsion, Venise a adopté une méthode douce pour se préserver des eaux qui l'agressent. Depuis 1997, les deux tiers des 47 km de canaux ont été curés (313 000 m3 de boues évacués) et restaurés. En moins de huit ans, 95 petits chantiers ont été ouverts et refermés aux quatre coins de la ville ; 19 sont en cours ; d'autres sont programmés. Déjà 186 ponts sur 364 (51 %) ont été restructurés.

Ce travail de fourmis, qui n'avait pas été fait depuis une cinquantaine d'années, permet de colmater les murs mangés par le sel marin, de consolider les fondations. On en profite pour moderniser l'évacuation et l'épuration des eaux usées et pour mettre en place un nouveau réseau pour le gaz, l'électricité et les télécommunications.

Surtout, avant de remettre en place les dalles du pavage, numérotées et soigneusement stockées pendant les travaux, on rehausse les quais de 15 à 20 cm. "Pour un coût ridiculement bas, nous mettons ainsi la ville à l'abri de 90 % des marées", explique Ivano Turlan, directeur technique d'Insula, la société d'économie mixte chargée de cet entretien.

Sans faire de vagues, Venise est en train de retrouver son niveau d'avant les années 1950, quand elle s'était enfoncée de 12 cm en douze ans, soit autant qu'au cours des trois siècles précédents. "C'est l'intervention de l'homme et la reprise de l'activité industrielle qui, en puisant dans les nappes souterraines, a créé cette situation, mais, depuis quarante ans, Venise est à peu près stable", rappelle Paolo Canastrelli, directeur du Centre de prévision des marées.

"UNE VILLE VOLÉE À LA MER"

Désormais, elle devrait échapper aux marées inférieures à 1,20 m, hormis les points les plus bas comme la place Saint-Marc, inondée dès que l'eau monte de 90 cm. Installé dans un palais du Grand Canal, le service dirigé par M. Canastrelli est une mine statistique : il y a eu 185 marées de plus de 1,20 m en un siècle, et seulement 11 à plus de 1,40 m, dont la fameuse inondation du 4 novembre 1966 (1,94 m). "La tendance est plutôt à la hausse, analyse ce spécialiste. Il n'y a eu que 2 épisodes à 1,40 m avant 1976 et 9 depuis, dont 2 très rapprochés, en 2000 et 2002."

Les adversaires du projet "Moïse" dénoncent une dépense démesurée pour un équipement qui ne servira que deux ou trois fois par an. L'éventuel réchauffement climatique, en renforçant les vents de sirocco qui poussent l'eau vers le nord de l'Adriatique, pourrait accroître le niveau, mais les scientifiques sont très divisés, évoquant une fourchette de hausse potentielle allant de 9 à 88 cm. "Dans ce cas extrême, ce n'est plus une digue mobile, mais une digue fixe qu'il faudrait pour fermer définitivement la lagune", ironise M. Cacciari. "On se préoccupe des hautes eaux en oubliant que Venise a les pieds dans l'eau 365 jours sur 365. C'est une ville volée à la mer qui nécessite une approche globale et un entretien constant", explique Luigi Torreti, directeur général d'Insula, dont les crédits ne cessent de diminuer depuis deux ans. Depuis 2002, les financements de l'Etat vont prioritairement au chantier "Moïse", l'un des trois "grands travaux" lancés par Silvio Berlusconi, avec la liaison Turin-Lyon et le pont de Messine. "Pour les seuls travaux de recherche, 'Moïse' a englouti 750 millions d'euros, alors que les travaux réalisés depuis huit ans par Iinsula n'ont coûté que 428 millions", s'insurge le maire. Il n'est pas sûr que le projet vénitien, qui prévoit un investissement total de 1,2 milliard d'euros sur vingt ans, puisse aller jusqu'à son terme. Pas un centime n'est prévu dans la loi de finances 2006 : "Nous ne pourrons pas ouvrir un seul nouveau chantier l'an prochain", regrette Massimo Cacciari. Elu sous l'étiquette de la Marguerite (centre gauche), il met ses espoirs dans un changement de gouvernement, à l'occasion des élections législatives d'avril 2006 : "Peut-être comprendront-ils que notre démarche est stratégique."

Article paru dans l'édition du 03.12.05

LE MONDE | 02.12.05

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-716710,0.html

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0,50-716710,0.html

Les "No Mosè" ne baissent pas les bras

Article paru dans l'édition du 03.12.05

LE MONDE | 02.12.05

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-716710,0.html

CHIFFRES

COÛT. 4,3 milliards d'euros, dont 1,2 milliard a été affecté.

TRAVAUX. Onze chantiers sont ouverts et 18 % des travaux ont été réalisés. 280 ouvriers sont au travail ;

ils seront 1 500 au plus fort des travaux.

DIGUES. 78 panneaux mobiles seront installés aux trois entrées de la lagune : sur les bouches du Lido (41), de Malamocco (19) et de Chioggia (18). Chacun mesure 30 m de long, 20 m de large et 5 m d'épaisseur.

TEMPS. Quatre à cinq heures seront

nécessaires pour relever les digues,

lorsque la marée dépassera un mètre.

CALENDRIER. Commencés en 2003, les travaux seront achevés en 2011.

Sauvetage de Venise difficile à mettre en oeuvre

40 ans après la gigantesque montée des eaux de 1966, Venise n'est toujours pas à l'abri. Le programme de préservation a pris beaucoup de retard et les financements de l'Etat arrivent au compte-goutte. Le projet Moïse, qui prévoit la construction d'un système de vannes mobiles, rencontre l'opposition des écologistes et de nombreux vénitiens en général.

Depuis les années 1960, Venise continue de suffoquer, les 160 canaux sont obstrués par les déchets et la boue , qui tel un limon épais, réhausse le niveau de la lagune.

Le projet Moïse est estimé à 4,3 milliards d'euros et seulement 1,2 milliards d'euros ont été débloqué pour le moment. Le gouvernement va revoir à la hausse ses aides à la cité lacustre, et durant les 10 prochaines années, les institutions locales et la région recevront 380 millions d'euros par an. Cette somme permettra peut-être à la société mixte Insula de terminer le nettoyage des canaux entrepris en 1997, soit 22 kilomètres de canaux à draguer.

Insula doit aussi procéder au lifting de Venise avec la restauration des soubassements et de plus de 400 ponts, le câblage de la ville en fibre optique, la mise aux normes de certains ponts pour le déplacement des handicapés.

Actualités News Environnement - 30 oct 2005

http://news.google.fr/news?q=venise+%22projet+moise

Ingénierie

Sauver Venise avec... des injections d'eau de mer

Associated Press (AP) - Par Marta Falconi

Venise, ses canaux, ses gondoles et ses plans de sauvetage. Des ingénieurs et géologues proposent une nouvelle solution pour protéger la Sérénissime, qui s'enfonce et est menacée par les inondations: injecter de l'eau de mer sous la ville pour la rehausser de 30 centimètres.

Ce plan ambitieux de 100 millions d'euros prévoit de creuser 12 trous de 30 centimètres de diamètre autour de la ville pour injecter de l'eau de mer à 700 mètres de profondeur, explique Giuseppe Gambolati, le chef du projet. «Son principal avantage est qu'il permettra à Venise de regagner le nombre de centimètres qu'elle a perdu ces 300 dernières années.»

L'eau de mer ferait gonfler la couche de sable présente sous la cité, et qui est elle-même recouverte d'une couche d'argile imperméable. Cela aurait pour effet de faire remonter mécaniquement le niveau du sol, selon M. Gambolati, un ingénieur et professeur à l'université de Padoue.

Les experts comptent d'abord tester la technique sur une zone réduite. «Si le projet-pilote réussit, nous verrons une amélioration immédiate bien que progressive, mais le processus d'élévation ne sera achevé que dans dix ans environ», souligne M. Gambolati.

Encore en phase initiale, le plan devra être débattu et évalué par plusieurs commissions officielles avant d'être validé. Mais il est loin de convaincre tout le monde. L'expert Michele Jamiolkowski estime ainsi qu'il faudra des années de recherche et des millions d'euros d'investissement avant d'envisager sa mise en oeuvre concrète.

«Nous sommes en pleine science-fiction, ce plan n'est pas très réaliste», affirme ce professeur d'ingénierie géotechnique, qui a présidé la commission ayant supervisé le projet de stabilisation de la tour de Pise.

M. Jamiolkowski, qui a mené une évaluation indépendante, estime qu'avec le projet, la ville ne remonterait que d'une quinzaine de centimètres. En outre, prévient-il, cette technique pourrait entraîner une élévation inégale entre les différents quartiers, menaçant ainsi des bâtiments historiques.

Reste que la cité des Doges est menacée par les eaux. Elle s'affaisse en effet progressivement alors que le niveau de la mer Adriatique monte et que les fortes marées sont plus fréquentes, inondant en particulier la célèbre place Saint-Marc.

La menace a conduit les autorités à lancer en 2003 un projet pharaonique baptisé «Moïse» visant à construire une digue amovible aux limites de la lagune pour la protéger des fortes marées. Le chantier de 4,3 milliards d'euros devrait être achevé à l'horizon 2010-2011.

Giovanni Mazzacurati, président du Consortium nouvelle Venise, qui supervise «Moïse», souligne que le nouveau projet devra être étudié soigneusement pour vérifier qu'il n'entraînera pas une élévation inégale selon les secteurs.

«Venise est dans une situation délicate, sa structure est très fragile», souligne-t-il. «Si certains quartiers étaient surélevés de manière inégale, cela causerait l'écroulement de la ville.»

De son côté, M. Gambolati estime, sur la base d'études préliminaires, que son projet ne devrait pas affecter la stabilité de la cité.

Les deux experts soulignent que le nouveau projet n'est pas en concurrence avec «Moïse» mais pourrait apporter une aide supplémentaire à Venise dans le cas où le niveau de la mer continuerait à monter.

Canoë - 24 nov 2005

http://www2.canoe.com/techno/nouvelles/archives/2005/11/20051124-114611.html

78 digues protégeront Venise des inondations

Batiactu avec AFP le 25/05/2004

http://sympa.archi.fr/wws/arc/revue-presse/2004-05/msg00089.html

Un projet de 78 digues mobiles immergées

Moïse veut sauver Venise des eaux

Pour sauver Venise qui s'enfonce lentement dans la lagune, l'Italie lance un énorme projet de digues immergées, baptisé Moïse. Ces digues seraient utilisées les jours de grande marée quand l'eau envahit la Cité des Doges...................

Journal Ouest-France du jeudi 15 mai 2003

http://www.ouestfrance-ecole.com/commun/scripts/blocsmetiers/com_frame.asp?lien=/DossierEau2.asp¶m=IdArt=2289

Le Projet Mose à Venise

Analyse du projet Mose à Venise

ENPC - Ecole Nationale des Ponts & Chaussées

Ce site Internet s’inscrit dans le cadre d’un cours sur la méthodologie des études d’impact.

http://www.enpc.fr/enseignements/Legait/projet/MEI-2003/Mose/

Dossier - La sauvegarde de Venise

Futura-Sciences.com

http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier266-1.php

COMUNE DI VENEZIA

http://www.comune.venezia.it/

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